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tout disait que la fée rieuse qui habitait ce séjour était une femme jeune et jolie. L’influence des êtres animés sur les choses extérieures est incontestable.

Le soir où, invisibles comme Gygès, nous entrons dans le salon de l’hôtel Beaumont, un grand feu de bois flambait dans la cheminée ; le lustre répandait la lumière étincelante de toutes ses bougies allumées et éclairait un portrait d’enfant, délicieux et naïf : un bébé comme tous les bébés d’ailleurs, mais plus despote peut-être, avec un air de fierté souveraine très caractéristique qui étonnait. Là, raide et droit dans son cadre, exquis…, tout empreint de la candeur joyeuse du premier âge ; ses boucles d’or ondulant sur ses jolies épaules à fossettes, un grand sourire errant vague et doux sur ses mignonnes lèvres d’ange étonné, rayonnant de lumière et d’innocence, cet enfant semblait dominer.

La tante Dosia, assise à droite et majestueuse dans son fauteuil à haut dossier, travaillait activement à une tapisserie fantastique, où des oiseaux gigantesques vivaient en paix avec des fleurs microscopiques, où des paons énormes faisaient la roue à côté de maisonnettes lilliputiennes, où des papillons diaprés se perdaient dans d’immenses nuages vaporeux.

La tapisserie de miss Théodosia Crach était une