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VI

Le salon intime de l’hôtel Beaumont était une jolie pièce en rotonde donnant sur Hanover-Square, meublée avec un goût sévère et sombre. Les tentures étaient en soie de Chine grenat, et le meuble en ébène travaillé.

Quelques splendides tableaux de maîtres, des objets d’art en masse ; dans chaque angle, des potiches immenses, des chinoiseries à profusion.

Des corbeilles de fleurs, le piano ouvert, un gant oublié sur un meuble, un ouvrage commencé, un livre perdu entre les plantes de la jardinière, une rose effeuillée sur le tapis, des morceaux de musique sur la cheminée, tout un adorable fouillis ; mille choses, mille riens, un petit air gai se glissant malgré tout sous les lourdes tentures foncées…, la glace qui gardait comme la silhouette insaisissable, confuse, de la gracieuse image qui s’y était mirée,