Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Mon Dieu, vous tombez mal, milord ; voilà des fleurs que j’exècre ; vrai, je ne puis les souffrir. Demandez à Richard. Oh ! j’ai une antipathie décidée pour le rouge… À propos, dites-moi, vous avez été à ce bal, chez mistress Birns. Comment cela s’est-il passé ?

— Un fort joli bal, miss Alice…, mais qui n’a eu aucun charme pour moi… Vous savez la malheureuse passion qui trouble mon existence… Hélas ! rien au monde ne peut me plaire, quand…

— Que pensez-vous du talent de Richard, sir Arthur ? interrompit Alice, coupant court à l’éloquence sentimentale de son adorateur.

— Parfait, oh ! mais parfait ; cette miniature est charmante, très réussie, affirma milord Linsbury en fixant son monocle sous l’arcade sourcilière de son œil pâle.

Il était terriblement embarrassé, ce pauvre Linsbury ; il eût bien voulu dire que le modèle était au moins aussi réussi que le portrait… Il eût voulu dire cela d’une façon remarquable, avec esprit, mais c’était difficile ! Il craignait tant cette petite voix moqueuse, ces grands éclats de rire perlés ; il avait si grand’peur d’être ridicule ! et il l’était si souvent ! Et puis, réellement, son bouquet avait eu un si triste sort ; elle détestait le rouge, et c’était justement sur des roses rouges que