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ruissellent à travers ses doigts. Il lui semble qu’on lui a volé son Paul, qu’il est mort, qu’elle ne le verra plus jamais.

Une étape dans sa vie ; oh ! oui : une dure étape.

Hélas ! les années s’envolent ; les enfants ne sont pas toujours enfants.

Elle pense que c’est bien près d’elle, cependant le jour de la naissance de son fils, son baptême, son premier sourire, sa première dent, son premier mot, son premier pas ! Elle a eu tout cela… et elle se plaint ! Autant d’étapes, encore ; autant de suprêmes joies. Mais les joies ne vont pas sans douleur. Maintenant, ce sont les bobos du petit, ses jours de maladie qui lui reviennent, un à un, à la mémoire. Quelles heures d’angoisse elle a passées dans cette même chambre, « leur chambre, » à veiller les sommeils de cette enfance, à écouter battre le cœur de son Paul, à compter les pulsations de son poignet, à poser des compresses ou des sinapismes, à apaiser les maux de toutes sortes !… Car elle a été une bonne mère, n’est-ce pas ? Elle l’a bien aimé et bien soigné son enfant. Tout cela pour qu’il lui échappe, pour qu’on le lui prenne si vite !

Elle souffre affreusement ; la séparation fait plus de mal encore qu’elle ne l’aurait cru. C’est comme un arrachement brutal de tout ce qu’il y a d’ai-