Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/346

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le petit se montrait brave ; héroïquement, il avala une bouchée. Il répétait :

— Mais, toi, maman, toi, tu ne manges pas !

Madame bredouilla quelque chose qui voulait dire qu’elle mangeait énormément, au contraire… Elle regardait son Paul ; il lui semblait tout drôle dans l’uniforme gris de la pension, avec les pantalons disgracieux, de vastes pantalons trop amples, tombant sur les pieds, et qui ne laissaient rien deviner du ferme et droit petit corps d’enfant qui était dessous.

Elle trouvait à ce costume je ne sais quoi qui sentait la prison, l’asile, l’hôpital, une odeur chagrine de misère et d’ennui ; et lorsque ses yeux s’arrêtèrent à la tête rasée du petit, elle ne put retenir une exclamation, un brusque mouvement de colère :

— Ses chers beaux cheveux !

« Vraiment, les directeurs de ces établissements avaient des exigences exorbitantes, d’une puérilité ! Je vous demande un peu, qu’est-ce que cela aurait bien pu lui faire, à celui-là, qu’on laissât ses grands cheveux au pauvre amour ! »

Monsieur voulut apaiser ce violent désespoir :

« Voyons, voyons, Paul n’était plus un bébé à présent, que diable ! On ne pouvait pas toujours l’affubler comme une fillette… C’était très bien