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Et, bien que le décor fût grandiose, Madame, tout à coup, trouvait à cette plage de station balnéaire modeste et paisible, je ne sais quelle physionomie intolérablement vulgaire.

D’Alliane était venu s’asseoir sous la tente, à côté d’elle ; il s’intéressait à la tapisserie de Madame, une merveilleuse bande de fauteuil au demi-point.

— Dites-moi, ma chère Adeline, ce n’est jamais à Ostende, n’est-ce pas, qu’on aurait le temps de broder autant que cela, en trois semaines ? fit celle-ci d’un ton triomphant, en montrant son ouvrage.

— Ah ! non, par exemple ; mais, entre nous, trouvez-vous cela si distrayant ? — Moi, j’avoue que je ne pense au canevas et à l’aiguille que les jours où je n’ai rien de mieux à faire, les jours de grand spleen…

Madame ne répondit pas ; très rapidement l’idée lui passait par l’esprit que, depuis qu’elle était à Heyst, toutes ses journées pouvaient s’appeler des journées de grand spleen.

— Non, on ne travaille guère, à Ostende, continua l’amie ; on fait mieux cinq toilettes par jour… et des toilettes !… un peu soignées !… il y en a d’étourdissantes…

— Ah ! vraiment ? Contez-moi donc ça !