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la caresse du vent… Derrière, les dunes s’étageaient, très hautes, brûlées de soleil, arides, sans verdure.

Bien peu de monde, d’ailleurs, sur cette admirable plage aux lontains infinis : deux prêtres qui lisaient leur bréviaire ; une vieille dame infirme, les jambes étendues dans le sable chaud ; des institutrices allemandes armées de cartons à dessiner ; des femmes de pêcheurs, en jaquette rouge, allant et venant, détachant les moules sur le revers des brise-lames ; puis des enfants, des nuées d’enfants très simples, à moitié nus dans des blouses de toile plissées, courtes, sans taille, sans manches, sans ceinture, sans rien de ce qui entrave les jeux ou retient les grands élans, leurs cheveux s’échappant du chapeau Greenaway en paille commune, d’envergure excessive, et les pieds à l’aise dans des sabots de bois noir ; très jolis avec cela, très « anglais », l’air de ridicules petites charges d’anges, le corps dans des sacs et la tête dans des paniers.

L’Océan grondait toujours, toujours… les vagues déferlant l’une sur l’autre, comme autant de monstres fantastiques qui s’entre-dévoraient, qui s’engloutissaient éternellement pour renaître et s’engloutir éternellement, dans un bruit sourd et formidable de lutte homérique.