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— Voyez donc, monsieur d’Alliane, la jolie fleur !

Et force fut bien au « cavalier de ces dames d’interrompre ses phrases sentimentales. Il glissa à bas de sa monture, il alla cueillir cette fleur que Madame trouvait jolie. Il courait dans la mousse pleine de rosée, sans souci des ronces qui lui déchiraient la figure, ses pieds buttant contre les grosses racines ; il sauta les fossés avec la braverie d’un collégien qui fait l’école buissonnière : deux fois il faillit tomber, et il entendit, tressaillant de rage impuissante, Madame qui lui jetait, de son ton mordant :

— Laissez donc, vous ne l’aurez pas ; c’est trop loin, la pente est trop raide. Nous en trouverons d’autres, allez… Vous êtes bien gentil, d’Alliane ; savez-vous que je ne me le pardonnerais jamais si vous deviez vous casser le cou… pour une fleur ! Ça serait poétique… certes ; mais pas drôle !

« Non, non, que Madame se rassurât ; il ne se casserait rien du tout. Et il l’aurait, cette fleurette ! »

Quand il la lui apporta enfin, il était en nage ; elle le remercia. Il était déjà remonté en selle. La petite stellaire étoilait maintenant le corsage de drap gros bleu de Madame.