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froid de décembre, avec un petit soleil mince arrêté au-dessus des arbres et des luisants de verglas, par place, sur la terre dure. D’instant en instant, un cavalier, une amazone suivie de son groom, passent, rapides, au grand galop, dans la hâte de gens qui se sentent en retard et que leur déjeuner attend. Puis au delà, vers l’avenue des Arts, c’est le fanion bleu qui flotte au-dessus de la plate-forme des tramways, ou un groupe de bêtes montant vers l’abattoir, lentement, conduite par quelque vieux boer, la visière de loutre rabattue sur les sourcils, le fouet serré dans les mains gantées de peau de mouton, la blouse bleue à plis lui faisant comme une bosse dans le dos… et criant, secouant ses sabots garnis de foin, faisant de grands gestes, battant l’air de ses bras, pour se réchauffer. Alors, une vigilante se traînant au long des trottoirs, éreintée, horrible sous la blanche lumière de midi, prenant je ne sais quel air humble et dégradé, quelle pauvre tournure de chose finie dans le luxe de ces quartiers neufs.

Et Monsieur s’intéressait surtout à ces voitures, ses yeux s’y attachaient obstinément ; on eût dit qu’il voulait les fouiller, leur demander ce qui se cachait derrière leurs odieux rideaux baissés, ce qu’elles promenaient comme cela, par les rues, à l’heure où tout le monde est chez soi.