« Monsieur le fils avait deux ans ! »
— Ah ! parfait, parfait… J’ai l’affaire de monsieur : la dame qui sort d’ici vient d’acheter un polichinelle pour un petit garçon de deux ans ; il paraît que l’enfant n’a pas d’autre désir un polichinelle… Nous en possédons un choix bien remarquable et, si Monsieur veut se donner la peine de voir…
Ah ! l’enfant n’avait pas d’autre désir ! C’était vraiment bien nouveau pour lui, cela !
Monsieur toisa, d’un air de dédain, le pauvre pitre aux vêtements mi-partie roses et bleus, étendu sur le comptoir et tout prêt à être emballé.
— Non, fit-il, d’un ton bref, mon fils a un goût tout différent : il ne les aime pas.
La marchande avança les lèvres ; elle réfléchissait. Que donner à un garçon de deux ans qui n’aime pas les polichinelles ? — « Monsieur le fils était décidément bien difficile ! et monsieur, le père, bien lent à faire son choix. La veille de Noël, on se dépêche un peu plus que cela !
— Si chaque acheteur devait hésiter ainsi, que deviendrions-nous ? songeait-elle.
Et, devant son magasin plein de chalands, elle se hâtait, faisant tout son possible pour expédier Monsieur.
— Un cerceau ?