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voué sa vie, que tout l’enlevait et plaidait avec lui pour celle qu’il avait promis de défendre le lendemain pauvre femme trompée, révoltée devant la trahison et qui demandait la rupture de tous les liens, au nom de son amour outragé.

Et les énormes manches flottaient, très amples, autour de ses gestes sobres, et le petit rabat mal attaché tournait, tournait sans cesse… et, par-dessus le noir dur de la robe et le blanc lisse de la batiste, sa belle tête mâle et fière se détachait lumineuse, pleine de passion. Et il ne fut pas ridicule. L’enthousiasme mettait son auréole, sa foi ardente et convaincue sur ce qu’il disait.

Madame ne l’interrompit pas ; aux premières phrases, elle avait pâli, murmurant seulement, comme si elle se fût pariée à elle-même :

— Ce Georges ! il m’impressionne ; il me fait froid.

Et, lentement, lentement, la jolie tête s’était enfoncée dans les coussins du fauteuil, lentement les grands cils avaient battu les joues… Alors, les mains s’étaient étendues, très fines, très pures, rosées délicatement par le feu, au long des valenciennes du peignoir…

Quand Monsieur, interdit de ce silence obstiné, s’approcha d’elle, Madame dormait.