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Il se sentait tout remué ; le côté sérieux de leur vie de gens mariés se montrait enfin là, par ce soir heureux, sous la lumière tourbillonnante de leur foyer. Oui, le mariage était une association, une sainte et charmante association de deux êtres visant au même but, ayant les mêmes intérêts, se complétant l’un par l’autre. D’abord il avait désespéré que sa petite femme comprît cela… et voilà qu’il sentait, tout à coup, dans une sorte d’intime confiance qui le pénétrait, dans l’orgueil subit de son « moi », dans les battements de son cœur comblé, je ne sais quoi de profond et d’attendri qui le rassurait. Oh ! comme elle était bien la fée de ses rêves, la femme idéale, celle qui s’élèvera pour atteindre au niveau de l’époux et s’initier à son labeur, celle qui l’accompagnera, qui le suivra partout, quelque ardue que soit la route… qui mettra son beau sourire, la grâce de son angélique esprit et de ses illusions tissées d’azur et d’or, fût-ce même au milieu de cette glaçante routine des affaires.

Il lui eût baisé les pieds.

Et il fut éloquent, imprimant à sa voix l’émotion vivante du moment, ce sentiment de plénitude qui était en lui, la vibration de son âme ; il fut pathétique et grand. On eût dit que cette exquise atmosphère de son chez soi, que la présence de ce petit oiseau frêle et bavard qu’il aimait, auquel il avait