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un plaisir… Tu plaides demain, n’est-ce pas ?

— Oui, mignonne :

— Eh bien, tu devrais me conduire au Palais avec toi, me mettre dans un bon petit coin où je sois à l’aise je voudrais t’entendre.

Monsieur s’étonne :

« Quelle singulière fantaisie prend Madame tout à coup aller au Palais… Une femme !… Et sa femme ! Non, non, ça ne s’est jamais vu on ne va pas au civil ; passe encore aux assises, les jours de causes célèbres, quand X. ou W. en sont et qu’ils lâcheront toute leur éloquence pour quelque coquin aux névroses spéciales… Mais au civil ! En vérité, non ; ça serait très inconvenant. »

Madame a une grande déception :

« Elle se faisait une fête de cela. »

— Tu comprends : je te vois travailler, je sais que tu prépares ta plaidoirie, je sais que tu seras très beau à l’audience… Et moi, je ne t’entendrai pas !

« C’est aussi par trop fort, une pauvre petite femme à qui son mari ne dit jamais rien ! »

Elle sait très bien, cependant, qu’il s’agit d’une demande en divorce, que Monsieur plaidera pour la femme… Et cela l’intéresse.

N’y a-t-il pas là quelque chose d’inouï : porter le nom d’un des avocats les plus célèbres du barreau et n’avoir jamais, jamais mis le pied au Palais ?