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des gazons. Les écuries sont derrière ; les communs, à gauche. L’hôtel est en pierres bleues et bien caché par le double rideau des arbres du boulevard et de la grille dorée du jardin.

Il y en a comme cela, un grand nombre, de l’Observatoire à l’avenue de la Toison-d’Or. On dirait qu’ils exercent une sorte de fascination sur les passants ; au vrai, ils sont le rêve et l’espoir de bien des êtres. Et souvent, on voit des couples d’amoureux arrêtés là, devant les grilles, les yeux levés sur les larges fenêtres enserrées de glycines, et s’écriant :

— Hein ! comme c’est compris cela… Comme on doit se trouver bien là dedans !

Ces petits hôtels ont je ne sais quoi d’attirant, de calme, de fermé, de mystérieusement confortable ; il y passe comme un parfum tendre d’amour et de jeunesse. On doit s’y aimer bien.

Tout l’été ils sont déserts, morts sous leurs volets de bois, mais aussitôt octobre, les caisses des grands lauriers reprennent leur place sur le perron, on ratisse les parterres, on met des fleurs partout ; les portes s’ouvrent, une chanson vole dans le silence égayé… une silhouette féminine passe, vague et rapide, avec un frou-frou de jupes qui traînent.

Puis, soudain, des éclaboussures flamboyantes