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bientôt, se dessécha, tandis que les premiers bourgeons éclataient.

Alors, quand toutes les fleurs eurent passé et que les petits calices, pas plus gros que des pois chiches, commencèrent à se dessiner, serrés deux par deux au long des rameaux, Madame voyant tout ce fruit déjà noué, sentant bon la sève, battit des mains :

« Eh bien ! on en aurait, des cerises ! »

Elle les couperait elle-même, toute seule ; elle prétendait que personne ne touchât à ce qu’elle appelait d’avance sa récolte.

Et, chaque matin, elle allait voir si la récolte faisait des progrès.

« Les cerises seraient hâtives, certainement ; on les mangerait dans les premiers jours de juin… La bonne chose que de goûter les produits de son jardin !… De beaux fruits qu’on aurait vu mûrir !… Les pauvres gens restés en ville ne connaissaient pas cette volupté-là. — Ah ! justement : les plaisirs de la campagne ! »

En juin, la récolte sensiblement diminuée commençait à prendre couleur, d’un côté seulement ; vers la mi-juillet il y eut une bourrasque, un formidable coup de vent qui allégea encore le vieil arbre d’une partie de sa charge.

Maintenant, les branches étaient très feuillues