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III

LES CERISES

Le cerisier était énorme, perché au bord d’une roche, avec l’Ourthe en dessous de lui et l’immensité du ciel s’étendant au-dessus de sa tête. Ainsi placé, ce cerisier avait tout ce qu’il faut pour se bien porter et produire beaucoup.

En mai, il fut superbe tout épanoui, et d’un rose !… Ses grosses branches penchaient sous le poids des fleurs, et il prenait, en se mirant dans la rivière, du haut de sa montagne, je ne sais quel air stupéfait de potiche ventrue dans laquelle on aurait mis un bouquet de bal et qui se serait sentie gauche, un peu embarrassée de cette coquette parure.

Puis, les pétales étaient tombés, emportés par le vent les uns glissant dans l’eau, les autres s’enroulant aux branches amoureusement, leur faisant comme une collerette de tulle rose qui passa