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porte elle s’arrêta. Et, soudain, son cœur cessa de battre ; il lui sembla que sa grande colère s’apaisait.

Qu’allait-elle faire ?… Que dirait-elle si… si elle s’était trompée ?… Pourquoi était-elle venue là ?

— Pour les surprendre.

Certes… elle voulait le confondre, lui montrer qu’elle n’était pas sa dupe ; qu’elle savait. Et à cette idée de lui dire « qu’elle savait » tout son être sincère et droit, toute sa délicate nature de brave petite femme aimante se révolta. Combien c’était dur, pourtant, ce rôle d’espion !

Elle était tout contre une fenêtre ; elle se haussa sur la pointe des pieds et regarda. D’abord elle ne distingua rien. Tout était très confus. Par un effort de volonté elle obligea ses yeux à voir derrière les vitres, à pénétrer les êtres au logis.

C’était la cuisine, une cuisine confortable, très propre, de paysans. Des ustensiles de cuivre brillaient dans l’ombre ; le feu jetait des étincelles, par instants… Vis-à-vis de la cheminée, contre le mur, il y avait une grande horloge, dont le balancier allait de droite à gauche, régulièrement.

Tout cela avait l’air calme, honnête.

La surexcitation de Madame était à son comble ; elle se sentait près de défaillir.

Et comme elle regardait, elle eut un brusque