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Alors, c’était comme cela on jurait à une jeune fille de l’aimer toujours, de n’aimer qu’elle, de lui vouer sa vie… Et, après trois mois, on jetait au vent toutes ces belles protestations, on faisait fi de la dignité du mariage, de ses devoirs, de ses serments… pour reprendre sa liberté de célibataire, sans plus de remords.

Oh ! mais chez elle, chez elle !… Sous son toit… Et sa servante !… — Non, c’était odieux !

On ne se doute point de ce que peut élaborer de fou et d’extrême, en dix minutes, une tête de femme impressionnable et qui se croit offensée. Maintenant l’idée du divorce se présentait à l’esprit de Madame comme une délivrance ; elle pensait à son mari avec un sentiment de mépris ; elle ne voulait plus avoir rien de commun avec cet homme. Vivre dans l’air qu’il respirait était déjà trop.

— Le misérable ! Il serait donc venu à elle tranquillement, une heure après, si elle ne l’avait pas démasqué, il aurait posé ses lèvres sur son front… Il lui aurait dit encore qu’il l’aimait, et elle, elle l’aurait cru. Infamie !

Elle était si vraiment malheureuse à présent qu’elle oubliait d’en faire la remarque. Et elle courait sous la pluie, ses pauvres petits pieds dans la boue, songeant au jour de leur mariage, à leur