Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/22

Cette page n’a pas encore été corrigée

cela et dire « non » de parti pris, sans réfléchir… Du reste, vous êtes bien difficile ; Middleton est un fort joli garçon.

— Ah oui, parlez-m’en ! Connaissez-vous rien de bête comme un joli garçon ?

Il est délicieux, celui-là, avec ses yeux faïence, ses favoris réguliers, sa bouche en cœur, son petit air content de lui et ses gants jaunes ! oh ! je l’exècre. Un garçon qui veut absolument parler français parce que c’est la mode, et qui ne trouve à vous dire durant toute une soirée que : « Il fait chaaud, mademoiselle ; aoh ! il fait fort chaaud… » Et cela avec le plus pur accent anglais que j’aie entendu ! Il rendrait des points à miss Clarke qui, dans le temps me faisait réciter les fables de La Fontaine d’un air sentimental. Tenez, je parie qu’il ne pourrait distinguer un cheval de course d’un trotteur, ni un setter d’un retriever. Un sot personnage qui croit avoir du chic parce qu’il se fait habiller chez Toodle, qu’il va à Covent-Garden, qu’il patine… assez convenablement, qu’il porte des nœuds de cravate pas trop mal faits et qu’il affiche une passion exagérée pour miss Alice Beaumont, une petite fille originale et… riche. Je l’ai en horreur ; je préférerais un mari laid, laid à faire peur, à ce joli garçon prétentieux qui parle comme un maître de danse et s’habille comme un mannequin.