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chambre d’hôtel du reste, où Alice dormait, couchée sur une chaise longue.

Grenville ne put réprimer un cri de douleur en voyant cette figure pâle, idéalisée, toute blanche dans ses longues boucles dénouées qui lui faisaient comme une auréole…

Était-ce bien là Alice Beaumont, la fée rieuse qu’il avait connue ?

Il s’avança jusqu’auprès de la jeune fille et, s’agenouillant, il se prit à sangloter tout bas.

Le père, à l’autre bout de la chambre, contemplait ce tableau. Il ne pleurait pas ; ses yeux, secs et fixes, avaient une expression navrante de douleur ; on voyait qu’il n’espérait plus rien.

Dans la maison d’à côté, on jouait du piano, une valse de Strauss, bruyante et folle on dansait sans doute… Tout un monde de souvenirs envahit Grenville ; il se rappela le bal de l’ambassade russe… ; il revit Alice dans cette robe de tulle vaporeuse, qui lui allait si bien ; il revit les petites églantines qui s’étageaient perdues dans les volants ; il revit son bouquet de roses, le collier de perles qu’elle portait ce soir-là… ; il la revit, elle, fêtée, heureuse, aimée !… Il se rappela la valse, la dernière valse qu’il eût dansée avec elle ; c’était la même…, la même valse de Strauss que ces inconnus dansaient là-bas, et dont on entendait les