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aimait Alice ; il parla de sa vie brisée, de son roman interrompu. Il parla du bal de l’ambassade russe, de ses illusions, de ses rêves de son amour, de son désespoir.

— J’aurais dû vous informer de tout cela il y a deux ans, dit-il… ; mais j’étais fou, je perdais la tête… Mon Dieu, je souffrais tant !

Et il pleurait en disant cela ; de grosses larmes roulaient sur ses joues pâlies, il serrait les mains de Beaumont.

— Je vous en supplie, murmurait-il d’une voix basse et oppressée, laissez-moi la revoir…, la revoir une seconde ! Je l’aime, comprenez-vous, je l’aime ! Voilà deux ans que je refoule cet amour au fond de mon cœur, deux ans que j’essaye d’oublier, deux ans qu’il me torture ! Oh ! laissez-moi la revoir…

— Elle est… mourante !…

Beaumont se laissa tomber dans un fauteuil et se cacha la figure dans les mains :

— Oh ! s’il est vrai que vous l’aimiez tant, vous êtes venu bien tard !…

— Mourante ! Elle, Alice ! ajouta-t-il. Par pitié…, ne dites pas cela… Nous la sauverons…

Beaumont l’entraîna ; il ouvrit lentement une des portes de communication. Tous les deux se trouvèrent dans une petite chambre froide et nue, vraie