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éclairant bien des choses sous un jour nouveau…

— Oh ! si cela était pourtant !

Mais alors il avait été petit et lâche ; il avait agi sottement, misérablement…, sans songer à tout ce qu’il y avait de puériles théories, de conventions acceptées, de préjugés mesquins…, sans réfléchir à tout ce qui séparait miss Beaumont ruinée de miss Beaumont millionnaire… Et il était parti subitement, follement. On lui offrait une ambassade en Sardaigne, et il avait accepté ce voyage avec joie, heureux de quitter l’Angleterre, croyant chasser cet amour inutile et vain, sans espoir…, oublier !

Quelle vie il avait mené depuis ! Plus ambitieux que jamais, travaillant jour et nuit, fébrilement, pour travailler, croyant s’étourdir… ; arrivant à tout, sans y penser. Ambassadeur à trente ans ! Il avait soif de succès ; il voulait être quelqu’un. Seule cette ambition le soutenait, le sauvait de lui-même. On l’enviait, on le jalousait. Oh ! si on avait su…, si on avait su que cet homme si haut placé, pour lequel on faisait presque des passe-droits ; que ce diplomate froid et hautain, qui paraissait n’aimer qu’une chose, la diplomatie ; que cet ambitieux, à qui tout réussissait, n’avait qu’une seule vraie ambition, un seul rêve…, et que ce rêve ne se réaliserait jamais !

Grenville dit tout cela à Beaumont. Il dit qu’il