Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/200

Cette page n’a pas encore été corrigée

yeux tout à l’heure durs et hautains, qui maintenant s’arrêtaient avec intérêt sur cette pauvre fleur mourante.

— Mon Dieu ! qu’elle est changée, disait-on.

Et tous ces gens, habitués à voir dans miss Beaumont une petite chose adorable et gracieuse, un être à part, qu’on aimait, qu’on choyait, dont on subissait le charme, l’entourèrent bientôt ; ce fut un grand mouvement spontané. En un rien de temps lady Fauvette avait reconquis tout son prestige ; on l’entourait. Elle se sentit revivre. Oh ! c’était bien là son élément… Elle avait tant besoin de luxe, de bonheur, de succès ! Cette atmosphère chaude et parfumée, enivrante, lui montait à la tête ; toutes ces fleurs, toutes ces lumières, ce bourdonnement vague… ; l’orchestre qu’on ne voyait pas, jouant lentement des valses à la mode, combien de fois elle avait rêvé tout cela ! Combien de fois cela lui avait manqué, durant ce long hiver glacial et monotone où elle s’ennuyait tant !

Là, on parlait sa langue au moins ; là, elle redevenait elle-même : lady Fauvette !

Il avait fallu à Beaumont bien de la fermeté, bien de l’abnégation et tout son amour paternel, pour qu’il se décidât à conduire Alice chez la duchesse de Newport. Mais que faire pour chasser cet ennui qui la tuait ? Que faire pour la sauver ? Et que n’au-