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joues amaigries, à peine teintées de rose pâle aux pommettes ; ces grands yeux sombres qui semblaient brûler sous leurs paupières, et elle serra tendrement dans ses bras cette gracieuse petite fleur pâle, tandis que deux larmes qu’elle s’efforçait de retenir roulaient le long de ses joues.

— Je vous effraye, n’est-ce pas ? demanda la jeune fille en souriant.

— Non, vraiment… Vous avez un peu pâli… Je vois ce que c’est ; vous vous ennuyez, n’est-ce pas ? Voilà le grand mot…

— Je m’ennuie ! oh ! oui, oui…

— Eh bien ! il faut vous distraire, enfant ; il faut rire, danser, être jeune… À votre âge, s’ennuyer ! chère petite… Je reçois le mercredi ; venez me voir, voulez-vous ?

Il y eut dans le salon de Mme de Newport, déjà rempli d’une foule brillante et bruyante, un silence glacial, à peine rompu de seconde en seconde par le petit bruit des éventails qui s’agitaient fébrilement. Les conversations s’arrêtèrent ; on eût dit que les mots gelaient sur les lèvres, et tous les yeux se tournèrent à la fois vers la porte, le mercredi où un grand valet habillé de rouge, chargé d’introduire, annonça :

— M. et miss Beaumont.