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l’enfant, qui, au fond, avait toujours son même bon petit cœur, lui passait bien vite les bras autour du cou et disait, de son air câlin en embrassant la vieille dame :

— Écoutez, Gründen, il ne faut pas m’en vouloir ; je vous aime bien, vous savez, mais j’ai le spleen… Je voudrais que nous fussions au printemps ; cet hiver me pèse, cette neige m’ennuie ! ce froid me tue !

Trois mois se passèrent ; et il arriva enfin, ce printemps !

Il revint tout gai, avec son brillant cortège d’oiseaux, de fleurs, de rayons de soleil, de parfums vagues…

Tout le monde quittait Pétersbourg pour la campagne, et, en quelques semaines, la grande ville devint calme, paisible et tranquille comme toutes les grandes villes d’Europe au printemps.

Alice sourit au premier rayon de soleil ; elle battit des mains quand elle découvrit la première violette sous les feuilles, dans leur petit jardin.

— Que c’est bon, le printemps ! s’écria-t-elle en embrassant son père qui s’en alla, ce jour-là, à son bureau, heureux comme un roi heureux.

Alice avait ri !

Il hâta sa besogne et rentra de bonne heure, avec un gros bouquet de lilas blancs.