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— Vous croyez ? Eh bien, sortons.

Et elles sortaient ; mais à peine dans la rue, l’enfant en avait assez : il fallait rentrer bien vite… Cela lui semblait si drôle de sortir à pied !

Dans la maison, elle s’ennuyait à faire pitié…, ne parlant pas, maussade, indifférente à tout…, allant d’une fenêtre à l’autre, regardant les voitures, les traîneaux, les passants, la bousculade : Ils rient, ceux-là, disait-elle d’un accent étrange.

Et laissant retomber brusquement le rideau :

— Oh ! que je m’ennuie, Gründen, cette neige, toujours cette neige !

Alors dame Gründen, usant des grands moyens, cherchait dans ses vieux souvenirs, lui racontait comme à un bébé quelque vieille histoire enfantine ou lui lisait un passage de Goethe, « bien tendre, » de sa douce voix germanique, monotone et calme comme une berceuse.

Quelquefois Alice s’endormait paisiblement sur un fauteuil ; mais, le plus souvent, elle interrompait brusquement la vieille femme en s’écriant :

— Taisez-vous, taisez-vous…, c’est affreux ! et elle éclatait en sanglots.

Dame Gründen ne se fâchait jamais, c’était la patience incarnée ; elle faisait l’impossible pour calmer son élève et ne se plaignait pas. Du reste,