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Cette neige qui tombait toujours, toujours, sans interruption…, ces petites chambres mesquines auxquelles elle ne s’habituait pas…

Plus de piano, plus de chevaux, plus de luxe…

Elle souffrait et s’ennuyait de tout son cœur… Rien à faire, rien, rien ; de longues soirées qui n’en finissaient pas…, de longues journées seule à penser, et quelles pensées ! une vie sans but, inutile, désœuvrée ; l’enfant ne savait rien faire ; des ouvrages de main, elle n’en connaissait aucun, et, lorsque dame Gründen voulait lui en apprendre, elle essayait bien pendant quelques minutes, mais c’était si difficile !

Dame Gründen, l’excellente femme, s’était prise d’affection à première vue pour Alice. Le caractère fantasque de la jeune fille, ses manières un peu brusques et excentriques, son ignorance de tout ce qu’une femme sait l’étonnaient bien quelquefois ; elle ouvrait de grands yeux, en disant :

— Quelle singulière enfant !

Mais son bon vieux cœur aimant se sentait attiré vers miss Beaumont.

Ah ! dame Gründen comprenait bien ce que souffrait cette pauvre petite âme froissée qui ne se plaignait jamais ; elle aurait voulu pour tout au monde consoler Alice, la distraire, ramener le rire sur ces lèvres roses qui riaient si bien autrefois ;