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et moqueurs, ces jolis pieds mignons chaussés de satin blanc ; il semblait à Beaumont qu’ils allaient effacer une bonne fois les lettres fatidiques qui l’épouvantaient… La jeune fille avait passé, et le mot fatal s’étalait encore une fois, insolent, terrible, aux yeux du banquier ; rentré chez lui, il le suivait jusque dans sa chambre à coucher ; un vrai cauchemar ; le jour, Beaumont le retrouvait dans les tentures de son bureau, où le soleil semblait écrire lentement en lettres de feu :

Faillite !

Il se fût enfui au bout du monde pour échapper à cette obsession ; il eût vécu de la vie des galériens pour changer de vie. C’était horrible.

Tandis que là, à Pétersbourg, dans sa petite maison paisible, il se sentait renaître ; là, il était calme, et le calme, après cette agitation fébrile des derniers jours, le calme, c’était presque le bonheur. Là, dans cette ville immense, où personne ne le connaissait, il ne craignait ni le dédain des uns ni la pitié des autres ; là, il était bien certain de ne rencontrer aucun de ces hommes qui se détournaient pour ne pas le saluer… ; il rentrait dans la vie ordinaire ; il n’était ni à plaindre ni à blâmer. Il pouvait marcher la tête haute et, pourvu qu’il travaillât, se créer une aisance relative.

Une semaine après son arrivée à Pétersbourg,