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C’était une nouvelle vie qui allait commencer pour lui, et, après les angoisses horribles qu’il venait de traverser, après les moments d’incertitude affreuse, d’appréhension, de terreurs vagues, d’inquiétude, de désespoir qui avaient troublé son existence si heureuse, si brillante à la surface, terrible en réalité…, après la vie agitée, énervante qu’il avait subie pendant un an, tout changement qui amenait un calme relatif devait lui paraître acceptable.

Maintenant, c’était bien fini ; il était ruiné, pauvre, sans aucun espoir de revenir jamais à la position qu’il avait perdue et avec cette seule perspective d’être bientôt le subordonné de quelqu’un ; mais du moins, il était tranquille. Son esprit toujours tendu pouvait enfin se reposer ; il n’avait plus à s’inquiéter de ces échéances colossales, auxquelles il ne pouvait faire honneur qu’en vendant ses propriétés à un prix dérisoire ; l’idée de cette signature toujours à la veille d’être protestée ne troublerait plus ses nuits… ; tous ces grands intérêts qui s’agitaient autour de lui, cette responsabilité !… Et puis, toujours ce gouffre béant qui l’attirait, qui l’appelait, qui le fascinait et au fond duquel il lisait en lettres noires : Faillite !… ce mot terrible qu’il retrouvait partout, qu’il épelait vaguement sur le parquet ciré des salles de bal où les petits pieds de sa fille se posaient tout sautillants