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Accepter l’invitation des Birns pour le jour de Noël, donner à sa fille une robe de bal si jolie, si jolie, que c’est un vrai bijou, et puis, un beau matin, lui dire tranquillement : « Nous n’irons pas au bal, » sans autre explication. Fi l’horreur ! N’avez-vous pas honte de faire ce gros chagrin à votre petite Minny ? Si nous n’allons pas au bal demain, c’est qu’il y a une raison, une raison sérieuse qui s’y oppose ; oh ! je ne suis pas si petite fille que vous croyez ; et je veux la connaître cette raison.

Disant cela, miss Alice, s’échappant des bras de son père, tapa du pied, fronça les sourcils et prit un petit air dominateur qui lui allait à ravir.

— Alice, mon ange, ne prenez pas cette mine-là. Non, je vous en prie ; vous me feriez faire mille sottises ! Je serais capable de vous conduire à ce bal, et ce serait une grande folie.

— Voyez-vous cela ? monsieur daignerait… Mais je ne veux plus y aller, moi ! j’en ai assez de votre bal. Croyez-vous que si j’en avais envie je n’irais pas, et vous aussi ? Oh ! ne secouez pas la tête, maître tyran, je sais ce que je dis et, tenez, il aurait suffi pour cela que vous voyiez votre petite Alice dans cette robe blanche… et qu’elle vous dit simplement : « Père, je veux aller au bal demain. »

— Sérieusement, fillette, cela te fait-il tant de