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Alice, sinon le superflu, du moins le nécessaire, et le nécessaire pour miss Beaumont n’était pas si peu de chose, élevée comme elle l’avait été. Elle, la pauvre enfant ! il ne fallait pas songer à lui faire faire quoi que ce fût ; les quelques métiers accessibles aux femmes étaient absolument impossibles pour elle, à son âge et avec son caractère… Lady Fauvette institutrice, demoiselle de compagnie ou professeur de musique ! Elle n’y pensa pas un instant… Lady Fauvette courant le cachet, par tous les temps, ses pauvres petits pieds dans la boue ! Lady Fauvette enseignant l’histoire ou la géographie, elle que la seule idée d’un travail sérieux, d’une étude ou d’une tâche imposée épouvantait !… Cette enfant hautaine, dédaigneuse, habituée à faire ses volontés et même ses caprices les plus excentriques… Lady Fauvette avec ses mouvements d’impératrice, son caractère absolu, indépendant et fier, ses idées fantasques… Lady Fauvette sous la domination de quelqu’un !

Cette idée-là ne pouvait venir à personne, et à Beaumont moins qu’à tout autre. Non, si quelqu’un devait travailler, c’était lui, le père…, et il ne faillirait pas à ce devoir ; au reste, l’ex-banquier avait repris toute sa force, toute son énergie ; depuis son départ de Londres, on eût dit qu’il se sentait plus léger de cœur et d’esprit, moins découragé.