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héritage qu’elle avait fait, et dont les intérêts accumulés depuis six ans, ajoutés au capital, donnaient à peine cent cinquante livres de rente, il ne leur restait rien de toute cette splendeur princière, de tout ce luxe au milieu duquel ils avaient vécu jusqu’alors.

M. et miss Beaumont arrivèrent à Saint-Pétersbourg au commencement de février ; c’était encore l’hiver ; or, l’hiver est une saison séduisante, dans les grandes villes russes. Alice fut éblouie par l’aspect grandiose des maisons de pierre, des rues blanches de neige ; la Néva était prise et on y patinait. Cette multitude de traîneaux, ce luxe, ce bruit, ce mouvement lui firent oublier un peu Londres qu’elle aimait tant.

Ils louèrent une jolie maison dans la rue Galunaïa ; on choisit une bonne, une gouvernante allemande pour Alice, puis Beaumont s’occupa de cette fameuse place de directeur dont lui avait parlé lord H…

Il fallait bien songer à l’avenir. C’était dur, pour un homme habitué à être son maître, à ne relever de personne, de devoir ainsi, sous le haut patronage d’un grand nom, solliciter un emploi dans cette ville inconnue, où des milliers d’individus arrivaient tous les jours dans le même but et s’en retournaient trop souvent sans l’avoir atteint. Enfin il le fallait ; il fallait trouver moyen de donner à