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pour elle, et qu’il fasse luire un autre jour de soleil, gai et resplendissant, un jour de paix et de bonheur pour compenser les larmes de celui-là.

Que Dieu la conduise dans ce nouveau chemin inconnu, où son pied se heurtera à bien des cailloux, sa main à bien des épines et son cœur à bien des déceptions…

Qu’il la conduise et l’éclaire !

La porte se referma sur Alice, qui se trouva toute seule dans le couloir.

C’était fini ; elle ne reverrait plus jamais toutes ces choses gracieuses au milieu desquelles elle avait vécu jusqu’alors…, tous ces petits trésors rassemblés à grand’peine, à grand frais souvent et qui formaient un ensemble adorable ; tous ces riens que sa présence animait, auxquels sa jeunesse rieuse et folle donnait une vie, un air indéfinissable de gaieté chaste, angélique, naïve et qui étaient si bien elle-même, sa vie, son moi ! ces mille choses insignifiantes, sans nom, qui prenaient une physionomie mélancolique ou gaie, suivant l’impression du moment ; qui riaient de son rire, pleuraient avec elle, respiraient son parfum, aimaient ses fleurs préférées…, parlaient de ses goûts, de ses caprices ; tous ces confidents dévoués, auxquels elle tenait comme à de vieux amis et qui l’avaient consolée, aimée, comprise… ; auxquels souvent, d’un regard,