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— Tant de fleurs fanées !

Elle alla vers la fenêtre et, prenant la dernière rose flétrie dont les pétales tombaient un à un sur le tapis :

— Bah ! elles ont bien fait de mourir, dit-elle de son même petit ton sec d’autrefois, — un passé qui datait de huit jours. Qu’elles se fanent toutes, qu’elles meurent toutes ; on ne les emportera pas au moins. Oh ! j’ai bien du chagrin, murmura-t-elle avec un soupir navrant… Plus rien, plus rien !…

Et malgré toute sa fermeté, ses petites mains se tordaient et ses yeux se remplissaient de larmes… C’était une scène affreuse et déchirante dans sa simplicité. Ces grandes affiches jaunes avaient quelque chose de sinistre, et ces mots constamment répétés : À vendre, à vendre…, un air d’ironie cruelle qui navrait.

La veille, riche héritière ; le lendemain, plus rien. Voilà la vie ; place à d’autres !

Oh ! si le rêve avait été brillant, le réveil était terrible ! d’autant plus terrible pour cette enfant aimée d’une fée capricieuse qui l’avait comblée de tous ses dons pendant dix-sept ans et qui les lui retirait brusquement, sans transition… Aussi combien souffrait ce petit cœur si fier, si gai hier, paré de toutes ses illusions, gâté par le bonheur, si éprouvé aujourd’hui !… Le voile se déchirait, mon-