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— Vrai, je vous comprends bien sûr, vous croyez que le génie de Noël a oublié le soulier de notre amie. Fi ! arrivez-vous des Antipodes ?

D’abord, Alice n’est plus une enfant, je vous prie de le croire ; elle a dix-sept ans et les fait sonner bien haut.

Et puis, regardez là ; voyez-vous cet écrin de velours bleu entr’ouvert ? Voyez-vous le bracelet qui brille dans la demi-obscurité de la chambre ? Voyez-vous l’énorme bouquet de roses blanches dans le vase, sur la table ?… Tout cela n’a-t-il pas un bon petit air de fête, un petit air jeune de candeur virginale…, un joli petit air d’enfant gâtée, de jeune fille heureuse ?

Le génie de Noël oublier Alice Beaumont ! Peut-on avoir de pareilles idées ?

Tout riait dans la petite chambre : le feu flambait gaiement et dorait tantôt les rideaux du lit, tantôt le bouquet, tantôt l’écrin, puis notre jolie petite amie, plus jolie cent fois ce soir-là que de coutume ; il faut vous dire aussi qu’elle était en toilette de bal, une adorable toilette toute blanche, toute vaporeuse, qu’on eût dit faite et garnie par quelque fée gracieuse, idéale…, une de ces fées qui gâtent les jeunes filles, une de ces bonnes fées légères, invisibles, impalpables qui ont un char en feuilles de roses traîné par des papil-