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fort à l’aise ; on s’y donnait rendez-vous et l’on y passait la soirée comme au club.

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Il était dix heures du soir. Les salons de M. Squill commençaient à se remplir ; des groupes de jeunes gens allaient et venaient ; dans les antichambres, quelques habitués d’un âge respectable jouaient gravement au whist.

M. Squill faisait les honneurs de sa galerie de tableaux à un directeur de la Compagnie des Indes, original d’une modestie extravagante, dont l’ambition se bornait à faire admettre que le palais splendide qu’il habitait dans Pall Mall était une vulgaire bicoque d’une simplicité primitive. On eût dit que ce nabab richissime cherchait à se faire pardonner ses millions.

Deux journalistes parlaient politique et se battaient à coups d’esprit ; un tout jeune homme racontait une histoire très drôle et très leste qui faisait beaucoup rire l’auditoire, tandis que les domestiques en livrée olive glissaient, « en valets de bonne maison, » doucement, mystérieusement entre les groupes, offrant des glaces, du sherry, du champagne, des grogs.

Un gentleman en gants gris perle se félicitait bien haut d’avoir laissé sa jeune femme seule au théâtre, sous prétexte d’une affaire grave. — La bonne