Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/113

Cette page n’a pas encore été corrigée

une part suffisante. Il abandonna donc le notariat, et comme il n’était pas tout à fait dépourvu d’intelligence et connaissait particulièrement l’article du Code civil qui dit que : « La femme doit obéissance à son mari, » il prit les rênes du ménage et gouverna Mme Squill qui, il faut bien l’avouer, se laissa faire de la meilleure grâce du monde.

M. Squill était ambitieux ; sa toquade avait toujours été de devenir un homme fashionable. À cet effet, aussitôt qu’il se vit à la tête des huit mille livres de rente du défunt M. Kit, il acheta un hôtel somptueux près de Park Lane, joua à la Bourse, monta à cheval, fit courir à Newmarket, se créa des relations, reçut du monde. On parla de ses tableaux, de ses objets d’art, de la livrée de ses gens, livrée olive tendre du meilleur goût.

Ses soirées devinrent fort courues, quoique la veuve Fisch, Puch, Sharp y fit une assez piètre figure et parlât un peu plus que de raison des trois défunts, dont elle portait les portraits-médaillons comme breloques à sa chaîne de montre.

L’important, la chose incontestable, c’est que M. Squill était riche ; or, le monde demande rarement d’où vient la fortune ; pourvu qu’elle soit là palpable et visible, qu’importe qu’elle ait été gagnée dans les opérations de banque ou le bois de réglisse, les denrées alimentaires ou la finance ?…