Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

Alice devint affreusement pâle.

— Honte ! vous avez dit honte, tante…, reprenez votre argent, il vous appartient ; mais ne nous insultez pas ! Nous vendons tout ; que parlez-vous de honte ici ? La tête haute, mon père, la douleur ennoblit.

— Il n’y a rien de déshonorant dans cette ruine, madame, ajouta-t-elle en toisant la rigide vieille fille, qui se dirigeait froide et majestueuse vers la porte.

Alice n’était plus la rieuse enfant qui, une heure auparavant, chantait gaiement en montant l’escalier…

Ce n’était plus la jeune fille insouciante et frivole qui dépensait deux cents livres pour un collier de perles, pariait des sommes folles, faisait fi des convenances, riait de tout et jetait l’argent sans penser ! Oh ! une heure l’avait bien changée ! L’enfant capricieuse et fantasque était devenue femme en une heure. Pas un moment de faiblesse, pas une larme… ; elle comprenait ! la lumière s’était faite tout à coup dans son esprit ; une grande lueur éclatante qui éblouissait, montrant la situation telle qu’elle était et laissant le rêve dans l’ombre… Était-ce possible, mon Dieu ?

Elle se tenait droite et fière dans son amazone, comme si elle eût voulu défier la pitié.