Ces messieurs, nous laissant à nos épanchements puérils, s’entretenaient de sujets assurément inaccessibles à nos faibles intelligences. Mais, comme j’allais quitter le pensionnat en compagnie de mon grand-père, ma fine ouïe de gamine perçut cette phrase murmurée à l’oreille de M. Veydt par le directeur qui semblait craindre l’importunité de sa demande :
— Et, pour le trimestre échu, Monsieur, comment vous plairait-il de le solder ?
— Ah ! vraiment, il y a un trimestre échu ?
— Mais…, mais, je croyais vous en avoir instruit par un mot, dernièrement, reprit M. Pluvinage, très gêné.
— Il suffit, Monsieur, repartait déjà mon aïeul, de sa voix magnifique et imposante, le nécessaire sera fait.
Et, à ce moment, ce n’est certes pas lui qu’on eût pu croire en faute.