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bien loin de vouloir les détromper ou de leur présenter un miroir qui leur montreroit leur laideur, le sage fortifie les sots dans l’idée que rien n’est plus absurde que d’avoir de l’esprit, le prodigue dans l’opinion qu’il est généreux, l’avare dans la pensée qu’il est bon économe. Il entretient la laide dans la douce imagination qu’elle en est d’autant plus spirituelle. Il augmente sa persuasion qu’a l’opulent d’étre à la fois un politique, un sçavant, un héros, un protecteur des Muses, un favori des dames. Il admire le systême du philosophe, l’ignorance arrogante du courtisan, les grands exploits du général. Il accorde au Maître de danse, sans la moin