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machines humaines, & les exposent également à une infinité de maux. Il est vrai que ces maux n’éxistent que dans une imagination éblouie ; mais ils sont, par cette raison, plus douloureux, plus durables, plus invétérés que ceux que la nature nous inflige. Cette espéce d’hommes n’est susceptible d’aucun plaisir solide & durable, d’aucune félicité. Leur joie est momentanée. Le reste de leur éxistence est, ou une souffrance réelle, ou un sentiment insatiable de vœux confus, un flux & reflux continuel de crainte & d’espérance, de fantaisies & de douleurs ; en un mot, un mouvement impétueux qui n’a point de mesure certaine, ni de but fixe, & qui, conséquemment, ne