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ordinairement, à tous. Quelques hommes paroissent, à-peine, susceptibles d’une plus grande félicité que les insectes, &, s’ils sont pourvus d’une ame, il semble que ce ne soit que pour préserver quelque temps leurs corps du néant. Une partie plus grande, & c’est, peut-être, la plus grande partie des hommes, n’est pas dans ce cas. Mais, il leur manque une force suffisante dans l’ame & une certaine délicatesse dans les sensations. Leur vie, pareille à celle des animaux, passe sur la terre entre le plaisir, qu’ils ne sçavent ni choisir ni goûter, & la douleur, qu’ils ne sçavent point éviter & à laquelle ils ne peuvent résister. Les caprices, les passions sont les ressorts impulsifs de ces