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qu’elles m’adorent : mais je serois également mécontente d’un Amant qui seroit tout-à-fait insensible. Une femme est toujours bien aise d’inspirer des desirs, quoique souvent elle ne se sente point d’humeur à les satisfaire. Les précieuses même ne font pas éxemptes de cette foiblesse, & qu’avons-nous besoin d’entendre un amant vanter nos charmes ? Nous voulons voir s’il dit vrai, par l’effet que nous faisons sur lui. Plus il est sage, plus il est flateur pour notre vanité de le faire sortir de lui-même. Non, tu ne conçois pas le plaisir que nous causent toutes les sottises que nous faisons faire à ces maîtres de la création. Un Philosophe qui