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INITIATION MUSICALE

harmonique, sans doute avait-on quelque vague notion des ondes les plus voisines de la fondamentale. Ce n’est qu’après Palestrina qu’on osa, sans préparation, attaquer, a priori sol-si-ré-fa, sans se douter que cet accord était aussi nature] que celui qui allait le suivre.

Il a fallu quarante siècles pour que notre oreille s’affinât jusqu’à percevoir (ou plutôt deviner) les sons 7 et 9.

Historiquement, la septième dominante n’a droit de cité que depuis 1600 ; la septième de sensible, depuis 1800 : la neuvième qui les synthétise, il n’y a pas cent ans[1].

Qu’est-ce que la dissonance ? ↔ Une note qui se heurte à plus forte qu’elle.

Queues sont les notes les plus fortes ? — Les notes essentielles du ton, tonique, dominante, sous-dominante…

Combien avons-nous de dissonances ? — Trois, la seconde, la septième, la neuvième.

Sur quels degrés les placez-vous, et dans quel ordre ? — La seconde, d’abord, sur le quatrième degré fa-sol ; la première septième ensuite (renversement de la seconde) sur la dominante ; puis la deuxième septième, sur la note sensible ; enfin la neuvième.

En réalité, seconde, septième, neuvième ne forment qu’un seul et même accord, duquel notre instinct a commencé par extraire la septième dominante, puis la septième sensible.

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  1. Les traités d’harmonie de la première moitié du siècle dernier n’admettent pas le son 9 comme naturel ; ils le prennent pour une note substituée au son 8, en façon d’appogiature.