Quant à la Marche composée pour l’armée de Turenne, elle est bien de Lulli : personne ne l’a jamais contesté.
Condamnée à la Révolution, rayée du répertoire des musiques militaires et bientôt oubliée, on la retrouve longtemps après en Provence, mais alors sous la forme d’un Noël aux multiples couplets :
Alphonse Daudet (de Nîmes, je crois) les chantait agréablement ; il en proposa le thème à la fantaisie de Bizet, pour l’Arlésienne. On sait quel parti en tira le compositeur.
Sur les origines de la Marseillaise, comme sur celles de l’hymne anglais, par contre, on a discuté. Les sirupeuses romances de Rouget de Lisle, son Roland à Roncevaux plus « Ganelon » que Roland, son Hymne à la Raison exagérément raisonnable, n’ont rien de commun avec la tragique et entraînante mélopée, laquelle est l’œuvre d’un musicien maître de sa pensée, sachant le but à atteindre, y marchant sans hésitation. Elle est composée. Or, Rouget de Lisle était un simple amateur qui dut recourir à l’expérience de Gossec pour harmoniser et orchestrer le morceau. Se souvenait-il d’une cantate exécutée devant lui à Saint-Omer ? On l’a dit, et c’est possible. Est-ce vrai ?