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la patricienne

tout il y a des ombrages délicieux ! Je pourrai prendre mes leçons en plein air, même en temps de pluie, car nous avons le pavillon, derrière lequel s’élève déjà la montagne. Regardez ! Toute cette forêt est aussi à nous. Et avez-vous remarqué le kiosque ? Non ? C’est vrai qu’il est caché par des arbres. Une personne qui vient du bord l’aperçoit assez rarement. Mais, comme on domine bien l’autre rivage, de ce lieu. — Et puis, n’est-ce pas, continua-t-il, tout joyeux, les grosses pierres qui sont entourées d’eau, le long du lac, ressemblent beaucoup à des îles. Ah ! je plaindrais le Robinson qui devrait y habiter : sur chaque pierre, il n’y a réellement de place que pour s’asseoir.

Vous vous baignerez aussi, quand le temps le permettra, ou bien ? Dougaldine, elle, s’est fait construire une cabine. Je n’aime pas ça, on n’y a point de soleil. Mais, si l’on ne voit aucune barque sur le lac, elle sort quelquefois de sa maisonnette et nage très loin, comme un poisson. Aujourd’hui, — pensez donc ! — quand vous êtes arrivé, nous n’étions pas bien éloignés de vous. Je voulais ramer de votre côté. Dougaldine n’a pas été d’accord. Elle craignait que notre barque ne heurtât la vôtre. Et elle disait aussi que si vous passiez près de nous, cela pourrait causer un malheur.

— En ceci, je ne puis que donner raison à Mlle votre sœur, répondit le docteur, que les paroles d’Amédée avaient fait sourire. Ce n’eût pas été prudent…

La cloche sonnait pour le souper.

— Ah ! j’oubliais, s’écria l’enfant, on nous attend,