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LA PATRICIENNE

— Dans ce cas, il vous faudra loger chez moi et surveiller mon garçon pendant ses loisirs.

Le docteur réfléchit un instant, puis répondit :

— Cela n’est pas possible maintenant. Mes autres travaux ne me le permettent pas. Cependant, je vous prierais de ne donner aucun autre maître à votre enfant avant le commencement de l’été, ou, si vous voulez, dès qu’il sera un peu familiarisé avec mon enseignement…

— Soit !… Mais, en été ?… Alors, vous devez vous résoudre à devenir tout à fait le nôtre, M. le docteur. Nous allons à la campagne. Si vous nous promettez de venir avec nous, je me soumettrai à votre unique condition, bien que je craigne qu’avec trois heures de leçons par jour, Amédée ne perde le goût de l’étude.

— N’ayez aucune inquiétude à cet égard. Je crois, au contraire, que sous peu il travaillera sans avoir besoin d’impulsion étrangère, comme l’un de nous le fait par goût ou par inclination naturelle.

— Et, pendant l’été, vous ne nous quitterez pas ?

— Je vous le promets.

Il ne restait plus qu’un point à régler : les honoraires. Mais, M. Fininger n’abordait pas volontiers cette question en présence d’un homme dont le caractère, tout de noblesse et d’idéalisme, s’affirmait si hautement. Toutefois, il fut bien obligé de le faire lorsqu’il vit que le docteur se levait pour prendre congé. Il invita donc le jeune savant à fixer la somme de ses appointements ; mais Jean s’y refusa, tout en déclarant qu’il en laissait le soin à M. Fininger. Alors, ce dernier prononça un tel chiffre que le nouveau précepteur voulut protester. Mais le père