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LA PATRICIENNE

Puis, se rappelant qu’il était venu pour essayer de faire rentrer ce garçon dans les écoles publiques, il ajouta :

— Mais, ne préférerais-tu pas fréquenter le gymnase, avec les autres enfants, plutôt que de recevoir tes leçons à la maison ?

— Dougaldine ne le veut pas, répliqua le garçon, en jetant à sa sœur un regard sympathique, auquel la jeune fille répondit, heureuse de ce qu’elle venait d’entendre.

Le docteur, de même, ne semblait pas trop mécontent. Toutefois, en sa qualité de vrai démocrate, il crut qu’il était encore de son devoir de poursuivre la tentative :

— Ce doit être pourtant très agréable de jouer librement avec tous ses condisciples, fit-il.

— Parfois, oui ! Aussi je pense bien que quelques-uns de mes anciens camarades me feront dès visites de temps en temps. Puis, Bruno est de nouveau ici. Enfin, cet été nous allons à notre maison de campagne, près de Thoune, et, ainsi que le dit papa, il m’aurait fallu quand même bientôt quitter l’école.

Jean Almeneur jugea sans doute que l’épreuve avait été poussée assez loin, car il renonça décidément à ébranler la résolution de Dougaldine. Ce n’eùt été, à ses yeux, ni fort prudent ni bien pédagogique. D’ailleurs les aboiements du chien annonçaient l’arrivée d’une autre personne. Quelques secondes après, M. Fininger entrait au salon.

Dougaldine présenta le docteur à son père. Ensuite, ayant incliné légèrement la tête en signe d’adieu, sans mot dire, elle se retira avec Amédée dans la