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LA PATRICIENNE

ignorez comme moi les motifs qui engagent M. Fininger à agir ainsi.

— Ce garçon serait-il malade, ou chétif ? interrogea Almeneur.

— Je ne crois pas. Cependant, je n’affirme rien.

Savez-vous quoi ?

Allez demain chez M. Fininger. Rue des Gentilshommes, n°… C’est facile à trouver. Tout en causant avec lui, vous lui dites que vous n’êtes pas sûr de pouvoir consacrer tant de temps à l’instruction de son fils. Et de fil en aiguille, tout naturellement, vous apprendrez les raisons qui lui font préférer un enseignement à domicile à celui qui se donne dans nos écoles publiques. Suivant l’impression que vous en recevrez, vous accepterez ou vous refuserez ce poste. Cela vous va-t-il ?

Le docteur était toujours indécis. Certes, il saurait déjà bien employer les gros appointements qu’on lui promettait. Il en avait un besoin presque urgent. En outre, par un refus trop brusque, il craignait de déplaire au professeur Grégor, qui lui avait sans cesse témoigné la plus sympathique estime. Aussi, quand ce dernier, remarquant son hésitation chancelante, insista de nouveau, Jean déclara enfin qu’il se rendrait le lendemain chez M. Fininger, ne fût-ce que dans le but de détruire peut-être le préjugé d’un patricien contre la plus grande des créations modernes, l’école populaire.