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LA PATRICIENNE

houette se dessinait dans une auréole de rayons de soleil. Il eut un soupir de soulagement.

Jean répara sa toilette, se baigna le visage et les mains dans l’eau fraîche ; puis, il redescendit.

Il traversa la salle à manger, passa sous la véranda, où se trouvait la sœur de M. Fininger, Mlle Marthe. Elle lisait attentivement une œuvre de Gerock, le poète aimé de Stuttgart. Pour ne pas la déranger, le docteur la salua en ôtant simplement son chapeau, sortit et se dirigea vers le lac.

Il ne perdait pas des yeux la taille élancée de Dougaldine. Que faisait-elle donc toujours là, à la même place, les regards tournés vers le large. ? Elle agite à présent son mouchoir, comme si elle adressait un dernier adieu à une personne aimée qui s’en va. Et, en effet, là-bas, une barque s’éloigne, voguant dans la direction de Thoune.

Le jeune homme pâlit. Était-il arrivé trop tard ?

Néanmoins, il reprit courage, et, un instant après, il était à une petite distance du bord.

Le sable cria sous ses pas. Mlle Fininger se retourna.

Jean avait une question sur les lèvres : Qui pouvait-elle saluer ainsi ? Mais, il ne voulut pas paraître indiscret. Il fut même assez maître de lui pour dire tranquillement :

— Bonsoir, mademoiselle !

Elle fit un léger signe de tête, et répondit :

— Ah ! vous voilà de retour ! Vous êtes victorieux, cela va de soi ?

D’un ton calme, le docteur répliqua :

— Vous avez sans doute en vue la votation qui a